Vous vous posez des questions sur ce comparatif des labels alimentaires ? Ou encore sur les démarches de durabilité alimentaire en général ? On répond à toutes vos questions !
Un label peut être défini comme « un signe crédible qui informe sur des dimensions de la qualité, sous quelque forme que ce soit, des produits et services, et qui émane d’un organisme différent du producteur ».
Un label est associé à un ensemble d’indicateurs et de critères recensés dans un cahier des charges, qui oblige les producteurs qui l’utilisent à adopter des pratiques spécifiques.
Lorsqu’un label est public, il est alors géré par l'État et contrôlé par des organismes certificateurs habilités. Il apporte une garantie considérée comme “officielle”, en engageant systématiquement la caution de l’État.
Au sein de l’étude, sont publics les signes officiels d’origine et de la qualité (SIQO) que sont : AB, AOC, AOP, Label Rouge et HVE.
Si celui-ci est privé, il peut être géré par une association, une entreprise, un regroupement d’entreprises, etc.
Au sein de de notre étude, sont privées les démarches : Zéro résidu de pesticides, Agri Confiance, Bleu-Blanc-Cœur, C’est qui le patron, Demeter, Nature&Progrès et Bio et équitable en France.
Nous pensons que les labels constituent une démarche intéressante, par la volonté de certification d’un ensemble de caractéristiques associées au produit. Ils permettent :
Le label peut ainsi constituer une voie de progression pour ceux qui décident de s’associer à la démarche. Il est un moyen d’amélioration de ses pratiques sans être une finalité en tant que telle.
L’image des labels peut parfois ne pas retranscrire exactement la réalité de leurs impacts. C’est pourquoi l’étude s’est intéressée à les évaluer.
Jusqu’à aujourd’hui, il n’existait aucune étude analysant les impacts sociaux, économiques et environnementaux des différentes démarches de durabilité alimentaires. Pour lever cette opacité, Greenpeace, le WWF et le Bureau d'Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC) ont réalisé une étude approfondie.
Nous avons interrogé les acteurs des démarches pour comprendre leurs intentions, puis analysé les chaînes de production afin d’évaluer les effets réels des démarches sur 14 problématiques (voir ci-dessous). Ce guide reprend les résultats de l’étude.
Ce guide se base sur une étude profonde menée pendant environ un an par le Bureau d’Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC), sur la demande de Greenpeace France et du WWF.
Elle prend en compte les cahiers des charges qui influent plus ou moins fortement sur les modes de production, mais également les actions annexes au cahier des charges ainsi que les effets des démarches au-delà des intentions initiales. L’étude permet de comparer les intentions affichées avec les garanties réellement offertes par la démarche.
Cette étude apporte une information précise et vérifiée de l’impact des démarches sur des problématiques environnementales et socio-économiques, pour permettre aux consommateurs de choisir les labels alimentaires qui leur conviennent.
Elle prend en compte l’ensemble des enjeux de la durabilité de l’alimentation et des liens qui existent entre eux, à travers 14 problématiques. Elle liste l’ensemble des causes qui déterminent ces problématiques et observe la façon dont les démarches agissent, de manière plus ou moins directe, sur ces causes.
La réalisation de cette étude permet également d’enrichir les débats techniques et politiques autour des labels alimentaires, du cadre législatif et réglementaire qui leur est associé ainsi que des formes de soutien qui peuvent leur être accordées.
Si vous voulez en savoir plus, téléchargez l’étude complète.
Les problématiques environnementales sont associées au “plafond” des limites planétaires : dérèglement climatique, pollution, biodiversité, etc. Des limites à ne pas dépasser si nous voulons vivre durablement sur cette planète.
Les problématiques socio-économiques sont associées au « plancher » des droits humains. Ce faisant, nous ne considérons pas la création de valeur économique comme une fin en soi, mais comme un moyen pour arriver à une finalité sociale : une société plus équitable, permettant à chacun de vivre dignement, en meilleure santé, plus soudée.
Les démarches ont été sélectionnées afin de couvrir une certaine diversité de filières (végétales, animales…), d’acteurs (démarches privées, certifications publiques…) et de types de démarches (restrictions strictes, critères incitatifs…)
Ces démarches ont également été sélectionnées selon leur notoriété auprès des consommateurs et/ou auprès des acteurs agricoles, ainsi qu’en fonction des intérêts et débats actuels autour de certaines démarches.
Notre étude a bien évidemment des limites. Cependant, la méthodologie développée par le BASIC permet d’établir une base de comparaison entre ces labels, les méthodes qu’ils utilisent et leur théorie du changement, et permet ainsi de montrer le potentiel d’impact positif de chaque démarche dans sa ou ses filières.
L’étude évalue et compare les labels et les démarches alimentaires, pas le produit final dans l’étal du rayon. Par exemple, l’AOP Comté garantit que le fromage est produit avec des impacts positifs sur les volets socio-économiques et environnementaux, par rapport à un autre fromage (par exemple un fromage AOP Cantal, ou autre), vis à vis d’un niveau de comparaison “standard”. Ça ne veut pas dire que se nourrir uniquement de Comté soit positif pour la planète. D’ailleurs, un Comté peut également être labellisé Agriculture Biologique, démarche qui présente d'autres garanties, d’un autre ordre.
Cette étude a été financée par Greenpeace France et le WWF France. Afin de financer ce type de recherches, nous reposons uniquement sur vos dons. Greenpeace est l’une des seules associations à ne pas accepter de financement de la part des gouvernements, des entreprises ou des partis politiques. C’est ce qui garantit notre liberté de parole et d’action face aux industriels et aux gouvernements. C’est pourquoi nous dépendons entièrement des particuliers qui nous soutiennent. Pour plus de précision sur l’utilisation de nos fonds, nous vous invitons à consulter notre page dédiée à la transparence financière ainsi que notre rapport financier de l’année 2020.
C’est grâce à vous que nous pouvons agir : faire un don à Greenpeace.
Nos demandes sont les suivantes :
Le Bureau d’Analyse (le BASIC) a regardé comment chaque label agit concrètement sur les causes de 14 problématiques environnementales et socio-économiques. Selon qu’il agit sur une ou plusieurs causes, de manière indirecte ou non, de manière certaine ou incertaine… des points sont donnés aux labels.
Par exemple, si un label agit en faveur de la biodiversité en réduisant l’usage de pesticides, il obtiendra un certain nombre de points sur les problématiques biodiversité, santé humaine, ressources en eau, qualité du sol… Si, en plus, il favorise l’installation de haies, il obtiendra d’autres points supplémentaires, sur la problématique biodiversité mais également sur la problématique climat, les haies contribuant à capter le carbone et à protéger la biodiversité.
Si un label n’agit pas sur une problématique, il n’a aucun point (0). S’il implique une activité potentiellement négative, des points lui sont retirés. Par exemple, un label qui entraînerait davantage de labour se verrait retirer des points sur les aspects climat et qualité du sol.
Le score global de chaque label est tiré du nombre de points qu’il a obtenu sur chaque problématique. Cinq problématiques ont été identifiées comme particulièrement importantes et pèsent trois fois plus que les autres dans le calcul : la biodiversité, le climat, l’atteinte d’un revenu décent, la santé humaine et le bien-être animal.
Attribuer des scores aux labels permet de les comparer à l’agriculture conventionnelle « hors-label », et de les comparer entre eux quand cela a du sens. Cela donne la possibilité aux consommateurs d’y voir plus clair. Ainsi on peut voir que si tous les labels agissent au moins sur une problématique, ils ne le font pas de la même manière ni au même niveau : tous les labels ne se valent pas.
L’étude a permis de distinguer les labels alimentaires selon trois grands groupes :
Les démarches fiables sont celles qui assurent un socle de garanties, vérifiables et vérifiées, de manière transparente.
Des études d’impacts publiques témoignant d’un certain niveau de transparence et de durabilité des démarches doivent également faire partie de cette définition de démarche durable.
Les démarches définies par filière (AOP, Label Rouge, C’est Qui le Patron?!) en lien étroit avec les acteurs comportent des cahiers des charges très divers et hétérogènes, expliquant ainsi des impacts respectifs différents.
Nous cherchons simplement à informer les consommateurs des différences qui existent entre les labels. Nous montrons que les différents labels n’ont pas le même impact sur les problématiques environnementales et socio-économiques.
Nous ne critiquons pas les agriculteurs, mais bien les démarches qui ne sont pas au niveau des enjeux et qui ont un impact plus faible que ce qu'elles affichent.